[Ci-dessus : filmer la course. Stephen Low (à gauche) et le directeur de la photographie Bill Reeve filment la course automobile de Super Speedway avec une caméra IMAX®.]
L’un des principaux défis de la réalisation de films sur écran géant est d’amener la caméra (et le public) là où se déroule l’action ou, le cas échéant, d’amener l’action là où se trouve la caméra. Sans un accès rapproché à l’action et à l’environnement, il est impossible de raconter une histoire captivante. Le succès de La Compagnie Stephen Low repose en partie sur l’obtention des bons moments sur la pellicule pour raconter une histoire authentique et émouvante malgré le défi que représente le fait de travailler avec les plus grands formats cinématographiques du monde, qu’ils soient argentiques ou numériques.
Une caméra IMAX montée à l’intérieur d’un submersible russe Mir pendant le tournage de Titanica (1991). Le réalisateur Stephen Low (à gauche) et le pilote du sous-marin Evgeny “Genya” Cherniev (à droite). On peut voir les chargeurs de film IMAX noirs qui contiennent des charges de 1000′ de film négatif 65 mm. L’un des chargeurs contient le film non exposé, tandis que le second prend en charge le film exposé. Un millier de pieds de film passe dans la caméra en environ 3 minutes.
L’énigme de la caméra. L’une des principales différences entre les films grand format et les autres films est la taille de la caméra. Les films de grande taille (par exemple, les films de 70 mm) ont permis d’offrir au public une expérience plus nette et plus réaliste que les autres formats. Cependant, un grand format de film a également nécessité une caméra plus grande et plus lourde, avec tous les problèmes que l’encombrement et le poids peuvent entraîner. En général, une caméra de grande taille ne peut pas être tenue à la main et nécessite des chariots, des grues et d’autres systèmes de montage importants ; elle ne peut pas s’insérer dans des espaces restreints ou être manœuvrée rapidement.
Format de la caméra et du film. Au début des années 1970, la société IMAX a conçu l’une des plus grandes caméras du monde pour l’adapter à un nouveau format de film : 15 perforations/70 mm. Depuis une quarantaine d’années, le grand cadre de film 70 mm à 15 perforations est l’une des caractéristiques déterminantes du succès des écrans géants, car il permet de capturer, de stocker et de projeter de grandes quantités d’informations sur les images. La quantité totale d’informations et la résolution (densité d’informations) sont des facteurs clés du réalisme et de la qualité de l’expérience sur écran géant.
3D Wow. L’introduction de l’IMAX 3D, dont Colin Low (père de Stephen Low) a été le pionnier en 1986 avec l’Office national du film du Canada et IMAX Corporation, a changé la donne de manière significative. Soudain, une grosse caméra IMAX est devenue deux grosses caméras montées perpendiculairement (capturant les images de l’œil gauche et de l’œil droit) mariées à un séparateur de faisceau géant – un miroir à moitié désargenté permettant à la même scène d’être capturée par les deux objectifs. Le dispositif à deux caméras nécessaire pour tourner en IMAX 3D pesait plus d’une tonne et nécessitait une grue pour être manœuvré. Désormais, l’action devait presque obligatoirement se dérouler devant la caméra. Les résultats du nouveau système IMAX 3D, capturés dans
Transitions (1986) et
The Last Buffalo (1990) de Stephen Low, ont été vraiment remarquables et ont propulsé le développement d’une nouvelle industrie cinématographique en 3D.
Les entrailles de la caméra exposées. Le directeur de la photographie Bill Reeve est assis à côté d’une caméra IMAX SOLIDO, dont le mécanisme interne est visible, pendant le tournage du film de Stephen Low Mark Twain’s America (1997), une production pour Sony.
En 1995, IMAX a développé un système alternatif, la caméra SOLIDO, qui combine les optiques et les chemins de film de deux caméras en une seule unité de caméra 3D (aucun séparateur de faisceau n’est nécessaire). La nouvelle caméra restait massive et difficile à manœuvrer pour l’équipe. Bien qu’un certain nombre de films remarquables aient été tournés avec le système SOLIDO, le coût énorme et le manque de flexibilité de cette caméra géante ont poussé les cinéastes à rechercher des alternatives cinématographiques et numériques pour capturer la 3D.
L’avenir est en quelque sorte numérique. Si l’avenir est au numérique, les caméras cinématographiques ont toujours leur place dans la réalisation de films, en particulier lorsqu’il s’agit de capturer de grandes quantités d’informations. Bien que les systèmes de caméras numériques continuent d’évoluer en termes de résolution et soient de plus en plus utilisés dans la réalisation de films sur écran géant, avec leurs câbles fragiles et leurs modules saillants, il n’a pas encore été prouvé qu’ils étaient définitivement plus conviviaux sur le terrain que les systèmes de caméras sur pellicule. À l’heure actuelle, la pellicule conserve un avantage lorsqu’il s’agit de remplir l’écran géant de scènes nettes et en haute résolution, en particulier les panoramas grandioses et les prises de vue aériennes qui font la réputation de ce format.
Un débat permanent. Les directeurs de salles de cinéma, les distributeurs et les technologues débattront
toujours des mérites d’une technologie par rapport à une autre, que ce soit pour la capture d’image, le traitement ou la projection. Et lorsque toutes les caméras seront numériques, il y aura encore des débats. En fin de compte, l’objectif est le même : offrir au public la meilleure expérience cinématographique possible. L’écran géant, et en particulier la solution IMAX dans toutes ses incarnations, a toujours représenté quelque chose de bien plus qu’ordinaire, quelque chose d’extraordinaire. Et en tant que cinéastes, c’est ce que nous cherchons toujours à atteindre dans notre travail.